Aujourd’hui, le tourisme lié à l’observation des baleines et des dauphins a pris le pas sur la chasse même si certains pays continuent toujours la chasse commerciale aux cétacés (l’Islande, la Norvège et le Japon). L’histoire de la chasse à la baleine remonte à la préhistoire où les hommes pratiquaient cette chasse dans plusieurs endroits du monde avec des moyens artisanaux. Au XIXème siècle, la chasse à la baleine est devenue de plus en plus efficace, notamment grâce aux progrès technologiques. Les grands cétacés sont tués massivement et leurs populations sont fortement impactées (Saisho. 2015).
Dans “Du whaling au whale watching” Moeha Saisho nous explique que la chasse massive a provoqué une surproduction d’huile de baleine et un effondrement du nombre d’individus de nombreuses espèces. Dans ce contexte, la première convention internationale sur la chasse à la baleine a eu lieu en 1931 pour réglementer la production d’huile et réguler la chasse (Saisho. 2015).
La baleine a toujours attiré l’être humain. Déjà à l’époque de la chasse à la baleine, des images d’archives de l’ONG Greenpeace (dans le documentaire “Greenpeace, comment tout a commencé ?”) nous montre que des baleiniers faisaient embarquer des personnes pour assister à la mort en direct de ces animaux.
Dans les années 1970, l’attention de l’opinion internationale porte de plus en plus sur la protection de l’environnement. Des ONGs comme Greenpeace lancent des campagnes contre la chasse à baleine qui contribuent fortement à dénoncer cette pratique. En 1982, un moratoire sur la chasse commerciale à la baleine est adopté officiellement sous l’intensification des pressions des ONGs et de la communauté internationale. Ce moratoire entrera en vigueur en 1986.
De plus en plus de pays vont alors porter un intérêt grandissant pour une approche plus respectueuse des cétacés – aller les observer plutôt que de les tuer. C’est ici que va naître le whale-watching (Activité touristique commerciale au travers de laquelle des personnes vont observer des baleines et des dauphins dans leur milieu naturel depuis la terre ou à bord d’un bateau, Parson. 2012).
Cette activité est née aux Etats-Unis dans les années 1950. A San Diego, le Cabrillo National Monument est déclaré lieu public d’observation de la migration des baleines grises. Plus de dix milles visiteurs se rassembleront lors de la première année pour observer les animaux depuis la côte. La première observation de baleines en mer a lieu en 1955 dans la même région. Les clients ne payent alors qu’un simple dollar symbolique pour aller voir les mammifères marins de plus près (Hoyt, E. 2009.)
D’après Erich Hoyt, la société zoologique de Montréal a lancé la première activité commerciale d’observation des baleines sur la côte Est d’Amérique du Nord, offrant des excursions sur le fleuve Saint-Laurent pour observer les rorquals communs et les bélugas en 1971.
Une croissance rapide du whale-watching sur la côte Est des Etats-Unis s’en est suivie, et plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre où des baleines à bosse migrent chaque année pendant l’hiver pour se nourrir. Leurs sauts spectaculaires ainsi que leur présence à proximité des côtes attireront de nombreux visiteurs.
Depuis le milieu des années 80, d’abord aux Etats-Unis, puis partout dans le monde, le tourisme d’observation des cétacés dans leur milieu naturel s’est donc considérablement développé. La première enquête mondiale sur le whale-watching a été menée par Hoyt pour la Whale and Dolphin Conservation Society (WDCS) en 1992 (Hoyt, E. 2001). Mise à jour par la suite, le gouvernement britannique s’en est servi pour démontrer la valeur des baleines vivantes aux réunions de la Commission baleinière internationale. En 1999, le Fond International pour la Protection des Animaux (IFAW) a demandé à Hoyt de poursuivre cette enquête qui sera publiée en 2001.
Chaque pays a un rôle à jouer dans le développement durable du whale watching. C’est pourquoi la protection des cétacés sera un enjeu central pour de nombreux pays à la fin du 20e siècle.
Illustration : ©MIRACETI